jeudi 14 février 2013

O comme ours (polaire)



À mesure que fond la banquise, le garde-manger que des dieux un peu dérangés avaient réservé aux ours polaires se vide. Car enfin, quelle intelligence rationnelle et un peu sensible aurait imaginé de sacrifier des bébés otarie à des monstres puants et même pas capables d’entretenir correctement leur fourrure ? L’ours blanc n’est pas blanc. Il est jaune sale, tel un clochard polaire qui s’oublierait régulièrement dans son manteau après avoir ingurgité ses deux litres de Valstar. Il y a fort à parier pour que l’ours blanc pue gravement du bec mais peu de gentlemen pourront en témoigner tant le caractère épouvantable de l’animal le rend peu agréable à fréquenter. L’ours polaire est donc paré de tous les défauts les plus outrageants à notre délicatesse d’âme mais il se trouve quelques originaux pour s’émouvoir de sa probable disparition dans quelques décennies. 

Car l’ours blanc bouffe comme quatre.  Incapable d’apprécier les mets raffinés ou de tenir correctement sa fourchette en argent, le rustre bâfre dans les colonies de phoques où il n’est pourtant pas le bienvenu. On ne saurait être plus inconvenant que ce gros plantigrade malpropre qui s’invite sans vergogne chez ses voisins. Certains ours blancs qui ont l’extrême grossièreté de s’accoupler avec des grizzlis - ces derniers ne valant guère mieux - donnent naissance à des hybrides appelés grolars. Le terme se passe de commentaires.

Il resterait 20 à 25 000 de ces inconvenantes créatures, incapables de trouver un travail et d’assurer leur subsistance ailleurs que dans leur trou paumé et glacé où pas un Rotary club n’a pu subsister. Pour combler l’appétit de ces feignasses velues, des chercheurs envisagent de les nourrir, les faisant ainsi passer du statut de malotrus dépenaillés à celui d’assistés de la société. Il faudrait approvisionner ces grossiers personnages en viande de phoque pour  conserver le bien mince agrément de leur compagnie sur cette terre. 

En vérité mes amis, je m’insurge et je dis non. Qui paiera, hein, je vous le demande un peu ? Toujours les mêmes. Vous verrez qu’on nous demandera de travailler un jour de plus par an, au nom de la solidarité plantigrade. Et pendant ce temps, ces beatniks du froid fumeront du haschisch en faisant des flippers. Pas question, ne nous laissons pas faire.  Car après eux, ce sera les guépards, puis les pandas et pourquoi pas les hippopotames nains ? Non, nous n’accueillerons pas toute la misère de la biodiversité du monde. Qu’ils se mettent au boulot au lieu de dormir jusqu’à pas d’heure.

D’autant qu’une fois que nous aurons mis en place des filières d’abattage de phoque avec l’argent du contribuable, que se passera-t-il ? On retrouvera les bas morceaux dans les lasagnes surgelées que leurs réseaux nous revendront pour blanchir leur trafic de poudreuse. Qu’ils disparaissent jusqu’au dernier, les ours polaires, et leur blanc approximatif avec eux.  

Source documentaire par de vrais scientifiques : http://e360.yale.edu/feature/will_bold_steps_be_needed_to_save_beleaguered_polar_bears/2618/

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